Dag Hammarskjöld
Dag Hammarskjöld, ce “timide suédois au sourire de petit garçon” est curieusement méconnu en France, où aucune biographie ne lui a jamais été consacrée. Secrétaire général de l’ONU de 1953 jusqu’à sa mort (restée mystérieuse) en 1961, il a participé aux côtés des plus grands dirigeants à l’organisation du nouveau monde libre.
Guerre de Corée, crise de Suez, entrée de la République populaire de Chine dans le jeu diplomatique,...il n’est pas un événement de la guerre froide dans lequel il n’ait joué un rôle déterminant.
Plus important encore, son action a permis de redéfinir le rôle du Secrétaire général des Nations unies, jusqu’alors un simple pion face aux États-Unis et à l’Union soviétique. En tenant tête à Truman (sur le Maccarthysme), à Khrouchtchev (sur le Congo), au général de Gaulle (sur la décolonisation), en négociant directement avec Ben Gourion et Zhou Enlai, il a permis d’assurer l’indépendance de la fonction du Secrétaire général. Il en a fait un véritable “porte-parole des nations ”, un “pape séculier du monde libre”.
Plus tard, Kofi Annan écrira qu’il n’y a qu’une question à se poser “Qu’aurait fait Dag Hammarskjöld à ma place ? ”. Sa persévérance, son intégrité, lui vaudront le prix Nobel de la paix, à titre posthume en 1961.
Pour comprendre Dag Hammarskjöld, il faut pourtant voir au-delà du diplomate. Homme de lettres, membre de l’Académie suédoise, ami intime de Saint-John Perse (qu’il a traduit en suédois) et de John Steinbeck, il a pris part à la vie artistique et intellectuelle du New-York des années 1950. Pour lui, littérature, poésie, religion et diplomatie sont finement entremêlées, comme le monde le découvrira après sa mort, à la parution de son journal intime, devenu un classique.
A travers cette biographie, Henrik Berggren nous fait ainsi redécouvrir les grands événements que le monde a traversés entre 1953 et 1961, selon un point de vue inhabituel.
Loin de l’image presque sainte que les suédois ont parfois de Dag Hammarskjöld, Henrik Berggren dresse un portrait précis et sobre de ce personnage si attachant et si inspirant. Il en explore toutes les facettes et tourne autour du “mystère Hammarskjöld”. Il ne prétend pas le dévoiler mais cherche à comprendre les sources du génie : son rapport à la religion, à l’amitié, son amour de la littérature, son célibat, s’attachant à décrire comment la personnalité du Secrétaire général a pu s’articuler avec sa volonté de créer un monde plus juste.
Henrik Berggren, né le 18 juin 1957 à Uppsala, est un journaliste, auteur et historien suédois. Après avoir été pendant quelques années rédacteur en chef au Dagens Nyheter, le plus grand quotidien suédois, il décide de se consacrer pleinement à l’écriture. Il est notamment l’auteur d’une biographie remarquée d’Olaf Palme.