C'est la guerre
La lettre d’un homme décrivant à sa femme ce qu’il reste de leur maison après qu’elle fut rasée par l’artillerie allemande ; la canne sculptée par le Poilu Claude Burloux dans la boue d’une tranchée ; le combat de la veuve Maupas pour la réhabilitation de son mari ou encore la présence de la délégation des gueules cassées à Versailles en 1919 sont autant de « petits sujets sur la violence du fait guerrier». Stéphane Audoin-Rouzeau, directeur d’études à l’EHESS et président du Centre International de recherche de l’Historial de la Grande Guerre, aime cette micro-histoire, le temps court (le plus court possible parfois), l’incident (souvent minuscule), l’objet isolé ou l’image unique, et finalement l’acteur social dans sa singularité irréductible.
« L’activité guerrière constitue un sujet d’une telle ampleur, d’une telle richesse, d’une telle capacité de transformation que mieux vaut peut-être renoncer à la saisir tout entière pour ne s’attacher, après tout, qu’à quelques-unes de ses anfractuosités. C’est le pari de ce livre, soucieux de rester au plus près des contemporains de la guerre, de leurs pratiques, de leur corps, des objets qu’ils ont fabriqués et tenus dans leurs mains. Au plus près possible, en tout cas. »