Un psychanalyste ordinaire
Reflet et questionnement de la vitalité, de l’effervescence et des problèmes de l’École Freudienne de Paris, imaginée à la toute fin de l’année 1969 et arrêtée volontairement en 1978, la revue L’Ordinaire du Psychanalyste publiera en douze volumes 232 articles sans signature. Francis Hofstein reprend dans cet ouvrage les siens qui, écrits d’une plume libre et vive, traversent la psychanalyse dans toutes ses dimensions, pratique, technique et éthique, par ailleurs intitulé d’un séminaire qu’il tiendra à l’hôpital Henri Rousselle à Sainte Anne de 1980 à 1997 : le contrôle, l’argent et l’écriture, la clinique, la langue et bien sûr le nom, dont se passèrent tous ceux qui écrivirent dans L’Ordinaire, le rapport à Jacques Lacan, à son séminaire, à son École, à son rôle et son pouvoir, évidemment la passe, cette invention qui marqua et marque encore ceux qui se réclament de son enseignement et de sa pratique, l’institution et les questions que posent en son sein la prise de parole et les transferts, aux psychanalystes, aux psychanalysants, au travail et à la théorie, la place de la psychanalyse dans la société et dans l’économie… bref, la trajectoire d’un psychanalyste pas si « ordinaire » que cela qui signe ici sans rien en retrancher tout ce qu’il a écrit durant ce moment, lacanien, de l’histoire de la psychanalyse.
Études de médecine à Strasbourg et pratique de la batterie en petites et grandes formations de jazz ; entrée en psychanalyse, internat de psychiatrie à Paris et journalisme dans Jazz Magazine, Soul Bag, Présence Africaine… ; écoute des enfants dans un externat médico-pédagogique et en centres médicaux psychopédagogiques, suivi d’adultes en consultation hospitalière, inscription dans l’École Freudienne de Paris et installation en tant que psychanalyste ; enseignement à Vincennes, puis à Paris V Descartes en psychologie, séminaire à l’hôpital Henri Rousselle ; les livres et l’édition, la danse et le blues, et, constante, toujours présente, liée au regard, au mouvement, à la musique, à la psychanalyse, l’écriture.
Préface de Michel Plon