Les Héritiers de Crésus
Avec cette saga de la « civilisation de l’argent », Philippe Flandrin fait surgir les figures des mutins du Batavia, le calvaire de Rimbaud au Harrar, rappelle les rivalités entre chrétienté et islam et les conflits du capitalisme naissant… L’aventure de Joachimsthal, en Bohême, mobilisa des mineurs et des ingénieurs, des théologiens et des médecins… Elle suscita l’intérêt jaloux des monarques et des banquiers. Car cette fièvre est à l’origine de la création d’une monnaie commune : le thaler d’argent. Et d’une étrange maladie… Le thaler – d’où dérive le mot dollar –, qui s’imposera comme la valeur de référence du Saint-Empire germanique, conquiert les pays du Rhin, l’Autriche, mais aussi la Pologne et la Scandinavie. Il devient, par le jeu des relations commerciales, la monnaie d’échange entre l’Europe et l’Empire ottoman, les Indes, puis l’Afrique et certains pays d’Orient. Une diffusion ininterrompue jusqu’à nos jours puisque, vers la fin du XXe siècle, certains pays envisagèrent de lui faire rejouer un rôle monétaire majeur.
Philippe Flandrin donne ici une clé précieuse pour comprendre l’essor économique occidental. Cette épopée du thaler nous fait traverser les siècles et rencontrer une multitude de personnages de toutes conditions. Contée avec le talent de Philippe Flandrin, elle offre à la fois le sérieux du document historique et la vivacité de la saga romanesque. Le Généraliste Il aura fallu attendre ce récit pétillant pour se convaincre que les spéculations minières du comte von Schlick au XVI e siècle ou la diaspora des Hadrumis au XIX e siècle pouvaient avoir un autre intérêt que celui de la science gratuite ou du dépaysement romanesque. Historia Historama