L'Empire Ottoman
"Pendant six siècles la maison d'Osman imposa sa loi à des dizaines de peuples et de nations. A son apogée, au XVIe siècle, l'Empire ottoman s'étendait sur trois continents. Puis il amorça son déclin. Les sultans ne pouvaient moderniser l'empire en préservant les règles théologiques sur lesquelles il reposait. L'Empire ottoman subit les pressions divergentes des puissances européennes. La Russie convoitait ses territoires. L'Angleterre tenait à la préserver pour assurer sa route des Indes. Au XIXe siècle, miné par l'éveil des nationalismes, l'empire commença à se démembrer et perdit ses possessions européennes et africaines. En rêvant de reconstituer un ensemble turc asiatique, les Jeunes-Turcs précipitèrent son effondrement qui se produisit après la Première Guerre mondiale. La révolution kémaliste préserva l'empire d'une désintégration. Sur ses ruines, Mustafa Kemal édifia une République turque laïque et moderne. Il effaça les traces de cette théocratie, transforma les institutions et les mentalités et introduisit les éléments de la civilisation occidentale, tout en procédant à une homogénéisation ethnique et en réécrivant l'histoire pour la modeler à sa vision. L'Empire ottoman fut un vaste ensemble multiethnique et multiconfessionnel. La Turquie n'est pas la seule héritière de cet empire. Aujourd'hui, plus de vingt Etats ont, dans leur histoire, un passé ottoman. En restituant à chacun la part de ce passé qui lui revient, ce livre contribue à apaiser des forces irrédentistes et des passions nationalistes toujours vives. Il fournit une grille de lecture nouvelle à l'histoire des Balkans et du Proche-Orient."
"Yves Ternon est historien. Il a consacré l'essentiel de ses travaux à l'histoire des génocides du XXe siècle. Il est l'auteur de nombreux livres, en particulier Les Arméniens. Histoire d'un génocide (Seuil, 1996), L'Etat criminel, les génocides au XXe siècle (Seuil, 1995), et L'Innocence des victimes au siècle des génocides (Desclée De Brouwer, 2001)."