Histoire(s) de la Gastronomie
Le xixe siècle est celui des grandes révolutions de la gastronomie française, où les progrès techniques ne seront rendus possibles que par des découvertes et des inventions plus ou moins insolites qui se succédèrent entre 1795 et 1870, soit entre le Directoire et la fin du Second Empire.
C’est le siècle où l’art du bien-manger connaît son plein épanouissement. Il n’est pas seulement un plaisir, un passe-temps de grands seigneurs et autres privilégiés, il se démocratise. La cuisine moderne, la littérature gourmande et la gastronomie naissent alors, avec l’évolution des moeurs alimentaires des Français. Grâce à une légion de cuisiniers, de pâtissiers, de cordons-bleus, à une pléiade de chroniqueurs et d’écrivains gourmands, la gastronomie — mot qui renaîtra, lui aussi, à l’aube du xixe siècle — se matérialise et devient pour quelques-uns plus qu’une pratique : une religion.
Le xixe, ce sont les premiers restaurants, les cafés du Boulevard, les Bouillons Duval et les premiers menus ! C’est la découverte du sucre de betterave ; l’invention de la conserve et plus tard des effets de la congélation sur les denrées périssables ; la découverte de la margarine ; la vulgarisation de la pomme de terre et de la consommation de la viande de cheval ; le développement de la pisciculture et de l’ostréiculture ; le remplacement successif du bois par le charbon et du charbon par le gaz dans les cuisines… Ce sont là autant de gains dont l’importance est incommensurable. Il viendra s’y ajouter une multitude de réalisations, d’adaptations, de recettes et manières de faire qui, en permettant de mieux manger pour mieux vivre permettront aussi à certains, de mieux vivre pour mieux manger.