Musique et poésie, c'est out un, c'est Brassens. Il nargue les modes, et s'avance vers nous, intempestif et chaleureux. Avec lui, la chanson devient l'art majeur de notre temps.
Il suffit de tendre l'oreille, de fredonner ensemble avec lui. Soudain il surgit, là, présent. Brassens est toujours vivant. Sa voix s'élève. Cette présence, il fallait la prouver, montrer que son chant est devenu une part de nous-mêmes. Que pour être fidèle, il fallait saluer le poète et le musicien, montrer que notre mémoire n'est pas au passé.
L'imparfait de Brassens est à la hauteur de notre présent envahi de prétentions sans lendemain. Se souvenir de lui, l'entendre est notre futur. Brassens, c'est l'oncle de nos rêves, l'ami omniprésent dans la solidité de ce qui demeure.
Avoir Brassens au coeur, c'est dire bonjour tous les matins jadis rêvé, doux et prévenant. Il suscite le respect pour la vie à venir. Et puis Brassens, osons le mot, c'est une morale, une résistance qui chante pour nous. Un ami proche, qui, dans un sourire, nous veut du bien.